Emplacement 2
Ce projet parle de l’autisme et plus généralement du syndrome d’Asperger. Ce trouble du spectre autistique, largement répandu, constitue encore aujourd’hui une nébuleuse bien complexe. Il est intimement lié à des mythes archaïques et tenaces, qui participent à lui donner une image tantôt effrayante et tantôt mystérieuse.
La différence dans notre société est tolérée si et seulement si elle est inféodée à l’idée de réussite et d’excellence et l’extravagance est alors non seulement acceptée mais valorisée. Un autiste est acceptable s’il correspond à des critères bien précis, oscillant entre capacités exceptionnelles et mutisme profond. Être autiste c’est se faire violence tous les jours. Se faire violence pour participer à un monde absurde et toujours indélicat, pétri de maladresses diverses et permanentes. C’est jouer à être un autre, à camoufler son hypersensibilité, à essayer d’avoir toujours un coup d’avance, de dissimuler, de s’adapter. Au travers de ce travail j’ai eu envie de déconstruire les schémas socio-culturels liés à ce trouble du spectre autistique. La crainte de la plupart des autistes est d’échouer doublement, échouer à être normal, intégré et parfaitement adapté et échouer à être différent, à coller à l’image du savant silencieux, étrange et extraordinaire. Ce projet est à voir comme un journal de bord à la fois réaliste et métaphorique, qui suit un jeune homme atteint de ce syndrome. C’est un voyage entre démystification et onirisme qui flirte toujours avec les limites du système.
Portrait: «Les limites du sytème 1» © Prune Simon-Vermot, 2020
Paysage: «Les limites du sytème 2» © Prune Simon-Vermot, 2020
Prune Simon-Vermot (Née à La Chaux-de-Fonds en 1987, CH) vit à La Chaux-de-Fonds, et travaille entre La Chaux-de-Fonds et Lausanne.
Après avoir fréquenté le Lycée Blaise-Cendrars de La Chaux-de-Fonds (2002-2005) elle s’oriente vers des études en communication visuelle à la HEAD à Genève (2006-2010). Par la suite elle assiste le photographe lausannois Matthieu Gafsou pendant quelques mois. Soucieuse d’affiner sa pratique de la photographie elle entre à l’écal à Lausanne en section Master Art Direction (2011-2013).
En juillet 2013 elle se voit décerner le prix exécal (prix destiné à récompenser des étudiants diplômés pour couronner des travaux particulièrement remarquables). En octobre 2013 elle est sélectionnée par wallpaper pour l’édition Graduate Directory 2013 qui présente une sélection de photographes influents de demain du monde entier. La même année, avec la photographe Michal Florence Schorro elle est récipiendaire de la bourse de la relève photographique de Prohelvetia.
Son travail fait partie de plusieurs collections, institutionnelles, publique ou privées, comme la collection d’art de la BCV (Banque Cantonale Vaudoise) ou encore la collection du musée des beaux-arts de Chaux-de-Fonds. Elle participe depuis 2011 à différentes expositions personelles ou collectives et est co-fondatrice de l’espace d’art Palais Galerie à Neuchâtel avec l’artiste neuchâtelois Denis Roueche, projet nommé aux bourses fédérales de design 2019.